L’année 2020 termine au 1er rang des années les plus chaudes en France ! En Bretagne, comme souvent, la météo a été riche en événements. Voici le résumé en texte et images.
Janvier : Pas d'hiver !
Le début de l’année 2020 s’est déroulé dans la douceur. Le nombre de jours de gelées a d’ailleurs été particulièrement faible. Aucune gelée matinale n’a été observée à Quimper ou Brest en janvier. Une seule l’a été à Lorient, Saint-Brieuc et Lannion.
Janvier a été très doux et bien arrosé (régime océanique dominant).
Les précipitations ont été abondantes entre les Landes de Lanvaux, les Montagnes Noires et le Monts d’Arrée (150 à 200 mm). Les cumuls ont été dans la norme ailleurs sauf en allant vers la Côte d’Emeraude avec seulement 42 mm à Dinard (déficit de 37%). L’ensoleillement a été relativement généreux entre Saint-Brieuc et Dinard avec un excédent de 35 à 40 %. Saint-Brieuc et Nantes ont enregistré 90 heures.
La température la plus élevée du mois est relevée le 30janvier à Saint-Cast-le-Guildo avec 15.6°C. Selon Météo-France, il s’agit du troisième mois de janvier le plus doux depuis 1958 !
Février : Une pluie de douceur
Les tempêtes ont marqué ce mois. On en a dénombré 4 en février : Ciara a été la plus violente (9-10 février). Les autres s’appelaient Hervé, Inès et Dennis.
Elles s’inscrivent dans un contexte à nouveau très doux et très perturbé.
L’hiver ne s’est jamais manifesté. A part à Pleucadeuc (-1.8°C le 7 février) et Nantes (-0.4°C le 21) , aucune gelée n’est observée au cours du mois.
La fréquence des jours pluvieux est deux fois plus élevée que la norme. (17 jours à Rennes alors que la norme est de 9 ; 23 jours à Brest, pour une norme de 17 jours, 18 jours à Lorient contre 11 pour la norme). Les pluies ont été très abondantes à Brest au cours de ce mois : 189 mm c’est 69% de plus que les 112 mm fixés par la norme mensuelle.
Le soleil n’a pas été à la hauteur près de l’Atlantique (-20 %). Il a été plus présent près de la Manche (+ 10 à 20 %).
Février a été le second mois le plus doux depuis 1958, derrière février 1990.
Mars : Avant goût printanier
Après des mois de temps humide, la première quinzaine reste perturbée avec de la pluie et du vent jusqu’au 15 du mois. Ensuite, vient le confinement et un changement radical de configuration. On assiste au retour d’un temps anticyclonique, sec, avec un flux de nord-est dominant. Le contraste est saisissant.
Notez aussi que sur les 142 heures d'ensoleillement mensuel cumulés en mars à Brest, le soleil a brillé 37 heures durant la première quinzaine et 105 heures du 16 au 31 mars, soit plus qu'à Nice où durant la seconde quinzaine le soleil n'a brillé que durant 103 heures !
A Lorient, le soleil a brillé 187 heures pour une norme de 137 heures
Avec ce soleil, le thermomètre a atteint 20.7°C à Vannes le 19 mars et 21.4°C à Nantes.
Avril : Découvrez-vous d'un fil !
Ce mois d'avril 2020 aura été marqué par un temps très ensoleillé (+ 23% à Brest, + 37%C à Rennes et + 41% à Nantes) avec des températures particulièrement élevées pour la saison. Le week-end de Pâques a été chaud. Les maximales ont affiché des niveaux de fin mai-début juin. On a relevé 24°C à Brest le 11 avril, 25°C à Dinard, 26°C à Kernascléden, Rennes et Nantes et 28°C à Saffré !
Sur le mois la moyenne des maximales a atteint 18°C à Quimper, 19.9°C à Rennes et Nantes
On notera l'absence de gelées matinales. Les pluies, déficitaires pendant les trois premières semaines, ont été plus présentes en fin de mois. Elles restent néanmoins souvent déficitaires.
Mai : Jamais un mois n'avait été aussi ensoleillé !
Ce mois de mai 2020 a été marqué par un ensoleillement exceptionnel avec 337 heures d’ensoleillement à Lorient, 334 heures à Quimper, 322 heures à Brest. Cela correspond à un excédent par rapport à la norme mensuelle de 64% à Lorient, 72% à Quimper et 79% pour Brest. Saint-Brieuc affiche 304 heures et un excédent de 70% ! Les conditions sont restées anticyclonique pendant presque 20 jours.
La pluviométrie a partout été très déficitaire avec seulement 22 mm à Brest (-72%) , 23 mm à St Brieuc (-60 %), 24 mm à Vannes (-61%) et Dinard (-62%).
Rennes est proche de la norme en raison des orages du 9-10 mai qui avaient également touché le Centre-Bretagne ou le Pays de Fougères. Une tornade avait d’ailleurs touché Langonnet dans le Morbihan le samedi 9 mai.
Les minimales ont été partout légèrement supérieures à la norme malgré le ciel nocturne souvent dégagé.
Les maximales ont été sur l’ensemble du mois élevées ou très élevées avec un remarquable excédent de 4.4°C à Brest, 3.9°C à Quimper, 3.1°C à Nantes.
Une sécheresse agricole est observée.
Juin : Pluies salutaires et premier mois dans les normales
Soleil et chaleur sont encore observés en début de mois. Du 10 au 18 juin, en liaison avec une goutte froide d’altitude les conditions sont très dégradées et très instables. Il a beaucoup plu avec 166 mm à Saint-Malo-des-Trois-Fontaines(56), 165 mm à Sainte-Marie (35) ainsi que 156 mm à Ploërmel(56) et 151 mm à Ploudalmézeau (29). A Quimper, un record de pluviométrie journalière est battu avec 32 mm le 10 juin. Pleucadeuc enregistre 48 mm sur cette journée.
L’ensoleillement a été déficitaire, souvent compris entre -5 et -23%, par rapport à un mois de juin classique.
Seule la station de Saint-Cast-le-Guildo s'en sort avec un excédent avec 218 heures d'ensoleillement cumulées, avantagée par un air maritime plus frais et plus stable (19°C de moyenne pour les maximales) avec des brises marines.
Les températures sont restées assez proches des normes de saison. Souvent en dessous une grande partie du mois, un rééquilibrage a eu lieu en seconde décade en raison de températures très élevées les 23-24 et 25 juin. On a par exemple enregistré 30.8°C à l’ombre à Quimper le 24 juin, 32.3°C à Rennes, 33.4°C à Nantes, 33.6°C à Sainte-Marie (35) et même 34.8°C à Saffré (44) et 35°C à Le Pallet (44).
Saint-Brieuc a affiché une maximale de 31°C le 25/06 et Dinard 32.5°C.
Juillet : Sec et beau
Le mois a été estival. Le soleil a été généreux avec 211 heures à Brest, 250 heures à Saint-Brieuc, 285 heures à Lorient et 318 heures à Nantes
On note un déficit pluviométrique très marqué sur l’est de la Bretagne. On comptabilise seulement 8 mm dans le pluviomètre rennais, 12 mm à Dinard.
Les températures minimales descendent bien bas à Brest avec seulement 6°C le 7 juillet. UN pic de chaleur est observé le 30 juillet avec 30.5°C à Brest, 34.2°C à Vannes, 35°C à Saint-Nazaire et 36.1°C à Nantes.
Août : Plus humide avec un pic caniculaire à Nantes !
Après un mois de juillet très sec , le mois d’août a été bien arrosé sur la Bretagne avec des cumuls le plus souvent supérieurs aux moyennes du mois d’août. Les cumuls sont hétérogènes en raison du caractère orageux des précipitations. On a ainsi enregistré :
49 mm à Rennes (moyenne mensuelle de 38 mm)
56 mm à Lorient (moyenne mensuelle de 49 mm)
65 mm à Quimper (moyenne mensuelle de 65 mm)
71 mm à Saint-Brieuc (moyenne mensuelle de 41 mm)
80 mm à Brest (moyenne mensuelle de 67 mm)
81 mm à Nantes (moyenne mensuelle de 44 mm)
89 mm à Dinard (moyenne mensuelle de 49 mm)
103 mm à Vannes (moyenne mensuelle de 50 mm)
L’ensoleillement de ce mois d’août a été souvent supérieur à la norme mensuelle d’août. Et pourtant, le ressenti général de ce mois est perçu comme très mitigé. Si la première décade du mois a été très chaude et bien ensoleillée on a retenu la dégradation intervenue à partir du 15 août. En effet, le soleil a brillé par bribes et les journées avec du soleil du matin au soir sont restées rares ou absentes.
Août 2020 s’est terminé avec des températures minimales et maximales excédentaires sur toutes les stations.
La première quinzaine du mois d’août a été très chaude et la seconde nettement moins.
Ainsi, la station de Rennes a enregistré près de 29°C en moyenne sur la première quinzaine d’août pour les maximales mais 6 degrés de moins sur la seconde partie du mois. Nantes a perdu 6.5°C entre le début et la seconde partie du mois, qui avait partout un parfum plus automnal.
Un temps plus perturbé et moins chaud a pris le relais dès le 15 août, sonnant le glas de l’été… La fraîcheur du dernier week-end d'août et la fraîcheur matinale du lundi 31 août nous ont rappelé que l'automne n'était plus très loin désormais...
Le contraste début/fin de mois a donc été remarquable !
Septembre : Chaud jusqu'à l'arrivée de l'automne
C’est un mois de septembre qui aura répondu à l’ordre temporel du calendrier. Les conditions ont été régulièrement sèche, ensoleillée et chaude en début de mois avec même un nouveau pic de très fortes chaleurs le 14 septembre. Particulièrement tardif pour la saison, les thermomètres se sont enflammés avec jusqu’à 34°C en Ille-et-Vilaine et en Loire-Atlantique. Cependant, les conditions estivales ne sont pas éternisées en Bretagne. En effet, peu avant l’arrivée calendaire de l’automne, les perturbations atlantiques sont arrivées.
On retrouve des pluies quasi-quotidiennes du 22 au 30 sur toute la région. Au terme du mois de septembre, les chiffres se retrouvent donc à l’équilibre. On retrouve un ensoleillement normal, une pluviométrie rattrapée mais un excédent thermique malgré huit derniers jours consécutifs frais.
Octobre : La tempête Alex lance (enfin) un mois frais
Le début du mois d’octobre est marqué par le passage de la forte tempête Alex. Cette tempête remarquable est la plus forte depuis la tempête Zeus du 6 mars 2017. Elle sera à l’origine de records absolus pour le vent et pour la pluviométrie. Le passage des vents les plus forts s’est fait en seconde partie de nuit. On mesure la vitesse de 186 km/h à Belle-Ile (56), ce qui représente un record. Ailleurs, 157 km/h à Groix (56), 135 km/h à Sarzeau (56), 131 km/h à Séné (56) et 116 km/h à Rennes (35). Le passage venteux intense ne s’est souvent pas éternisé plus de deux heures. Les précipitations ont été impressionnantes sur les Côtes-d’Armor. Un triple record a été mesuré à Saint-Brieuc. Il n’était jamais autant tombé de pluies en 24, 48 et 72 heures. On mesure du 1 au 4 octobre 202 mm à Paimpol (22), 178 mm à Ploubazlanec (22), 168 mm à Saint-Brieuc et 145 mm à Saint-Glen (22). Ces fortes pluies provoquaient des inondations importantes sur la côte de Goëlo et en Baie de Saint-Brieuc.
Ce phénomène majeur et important sur la région ne va pas faire débuter une dynamique dans ce sens. Les conditions s’apaisent et la fraîcheur s’impose tout au long du mois de façon très hétérogène. En effet comme en juin pour la Bretagne, nous terminons le mois en-dessous des normales saisonnières, ce qui aura donc été une large exception durant cette année 2020. Un mois médiocre si on regarde également les statistiques d’ensoleillement. Un déficit généralisé sur la région. En moyenne, seulement 3 heures par jour de soleil relevé à Brest, ce qui représente 20% de déficit.
En bref, octobre est finalement un mois qui apportera de la nuance par rapport à tous les mois précédents.
Novembre : L'oxymore
Ahhh novembre ! Sa pluie, ses courtes journées, sa grisaille et ses températures basses. Nous sommes nombreux à qualifier ce mois de morne. En 2020, c’est un petit peu tous les adjectifs qui ne correspondaient pas à sa description. En effet, ce mois a été particulièrement sec avec des déficits enregistrés partout en Bretagne. Sur certaines localités, on peut comparer la pluviométrie de cet avant-dernier mois de l’année à celle d’un mois d’été. Seulement 20 mm à Dinard, 23 mm à Rennes, 39 mm à Saint-Brieuc, 40 mm à Nantes, 50 mm relevés à Lorient ou encore 52 mm à Vannes. Les températures maximales ont souvent été trop élevées pour la saison comme par exemple à Nantes avec 15°C de moyenne (digne d’octobre), ce qui représente un excès de 2,6°C. Le clou du spectacle vient des observations d’ensoleillement. Toujours sur les bords de la Loire, on mesure 156 heures de soleil, c’est presque le double par rapport à la moyenne. Un ensoleillement qui dépasse partout les moyennes mensuelles. La barre des 100 heures a été franchie sur toute la Bretagne sauf dans le Finistère et sur les rives du Gouédic avec 98 heures à Saint-Brieuc.
Ces conditions tiennent du fait d’un anticyclone puissant qui a engendré une situation de blocage météorologique et donc d’une sensation pré-hivernale absente.
Décembre : la pluie jusqu'à l'excès
Comme dix des douze mois précédents, décembre aura été un mois particulièrement doux et peu nuancé au niveau des températures. Le thermomètre s’est même envolé pour la semaine qui a précédé les vacances de Noël.
Ce que l’on retiendra de ce mois, c’est son incroyable pluviométrie. Jamais il n’avait autant plu durant un mois à Brest et Dinard avec 308 mm et 213 mm respectivement. C’est également un record mensuel pour Quimper avec 298 mm. Cette donnée est pour la préfecture du Finistère à la seconde place des pluviométries comptabilisées sur un mois. Sur l’intégralité de nos départements, les cours d’eau sont entrés en crue et les sols finissent l’année en étant complètement gorgés d’eau. Entre ces perturbations très régulières et très pluvieuses, le soleil a quand même fait quelques apparitions.
L'évènement marquant sera le passage de la tempête Bella le 23 décembre. Ce passage venteux parfois tempétueux sur le Finistère marquera le début de conditions plus hivernales avec même quelques flocons entre la semaine de Noel en Bretagne.