Nous sommes dans une saison propice aux brouillards. Rappelons qu’il s’agit d’un nuage dont la base touche le sol. Il est constitué de microgouttelettes d’eau maintenues en suspension dans l’atmosphère. On parle de brouillard dès lors que la visibilité au sol est inférieure à 1 km et de brume lorsque celle-ci est comprise entre 1 et 5 km. Comment expliquer ce phénomène ?
Ce phénomène de petite échelle reste parfois délicat à prévoir avec précision en termes de localisation et d’intensité en raison de la forte variation des paramètres météorologiques sur un même secteur. En effet, le taux d’humidité de l’air, la température et le vent peuvent varier dans des proportions minimes sur une surface géographique restreinte et ainsi déclencher ou annihiler la formation du phénomène.
On retiendra que de l'air frais ou froid conjugué à de l’humidité (apportée par le vent ou résultant de sols laissés humides par des précipitations) et des conditions anticycloniques favorisent son apparition. La fréquence de nombre de jours de brouillard est ainsi très faible près de la Méditerranée.
Sous un anticyclone l’air est dit subsident (descendant) et agit comme une cloche piégeant l’humidité ambiante dans les basses couches de l’atmosphère soumises aux hautes pressions.
Avec le refroidissement nocturne l’air devient saturé (il ne peut plus contenir davantage d’humidité), ce qui provoque sa condensation et la transformation de la vapeur d’eau en microgouttelettes. Le vent faible (peu de brassage de l’air) favorise ce phénomène. En effet, un vent trop sensible disperse les gouttelettes d’eau et un vent nul contrarie la suspension des gouttelettes.
Il existe plusieurs types de brouillard. Le brouillard de rayonnement et le brouillard d’advection.
Concernant le brouillard de rayonnement, il se forme en saison froide, par ciel dégagé. La chaleur de la terre rayonne vers l’espace. La température de l’air diminue au niveau du sol. La vapeur d’eau contenue dans cet air se condense formant ce brouillard de rayonnement qui s’atténue et disparaît lorsque le soleil réchauffe l’air (avec plus de mal l’hiver puisque le soleil est moins puissant).
Le brouillard d’advection se développe lorsque de l’air chaud et humide circule au-dessus d’une surface froide. L’ai se refroidit à son contact. On le retrouve par exemple sur l’eau l’été dans certains secteurs (Mer d’Iroise, Côte des Légendes…) lorsqu’une masse d’air chaud surplombe l’eau très fraîche. Ce brouillard marin peut pénétrer dans l’arrière-pays depuis la côte, notamment la nuit quand la terre est froide. Sa dissipation est possible avec le réchauffement de la surface froide ou par un changement de masse d’air (passage d’un front).
Notre carte nous montre bien ce sont dans les cuvettes (creux où la fraîcheur et le froid peuvent stagner-Bassin rennais), dans les secteurs littoraux humides (pointe bretonne) ou dans les secteurs élevés frais et humides (Monts d’Arrée-Montagnes Noires) que l’on comptabilise le plus grand nombre de jours de brouillard.
Même si les zones littorales sont souvent affectées, on constate que le vent qui y est souvent sensible limite parfois le phénomène (22 jours à Bréhat, 26 à Belle-Île).
Il existe aussi une différence notable entre les centre-villes, plus secs, et les espaces ruraux, plus humides.
Si prévoir le risque de formation de brouillard est aisé, la prévision exacte de localisation, de densité et de dissipation du phénomène demeurent parfois difficile à appréhender. Ce phénomène est donc un \"casse-tête \" pour les météorologues...
Sébastien DECAUX