Les températures de la mer présentent actuellement des écarts significatifs entre nos différents bassins. La Mer du Nord et la Manche conservent des eaux relativement fraîches, avec des valeurs dans la norme; la baignade en Atlantique est plus « tiède », tandis que la Méditerranée présente des températures anormalement élevées. En effet, la Grande Bleue est déjà aussi chaude que lors d’une fin d’été, voire plus chaude encore !
Des paramètres météorologiques et géographiques expliquent ces différences naturelles
Plusieurs paramètres expliquent ces variations de températures, au premier rang desquels figure le temps sensible et les températures enregistrées au cours des semaines et des mois précédents. La chaleur a été particulièrement intense au sud…
La profondeur des eaux joue un rôle majeur (les eaux peu profondes se réchauffent assez vite) et une mer fermée comme la Méditerranée se réchauffe plus vite que l’océan.
Le brassage de l’eau généré par le vent peu refroidir les températures de surface, or il n’en a rien été ces dernières semaines.
Le vent qui peut aussi éloigner les eaux douces vers le large et faire remonter des eaux plus froides issues des profondeurs (phénomène de upwelling) n’a pas joué ce rôle.
La configuration géographique d’un lieu a également une influence sur la température : une baie, un golfe se réchauffent plus vite qu’un site plus ouvert sur le large…
Des différences très marquées entre la Manche et la Méditerranée
On note actuellement des températures qui varient de 15 à 19°C entre la Manche et la Mer du nord, 19 à 22°C en Atlantique et 24 à 29°C en Méditerranée, ce qui représente 2 à 5°C de plus que la norme.
Le rôle exacerbé de la canicule sur les températures de l'eau en Méditerranée
Cette anomalie s’explique par l’épisode caniculaire intense et durable de la fin du mois de juin avec des nuits chaudes et des journées très chaudes voire torrides. Par ailleurs, le Mistral et la Tramontane ont été particulièrement discrets ces dernières semaines. Ces vents n’ont pas éloigné les eaux chaudes vers le large et fait remonter de la fraîcheur issue des profondeurs comme on le voit régulièrement dans le Golfe du Lion ou les Bouches du Rhône.
Localement, des relevés effectués mentionnent même des pointes à 31-32°C en Méditerranée, ce qui est inquiétant pour la faune et la flore marine.
Sébastien DECAUX