Ce lundi 18 juillet 2022, on relevait plus de 40°C sur une grande partie de la Bretagne. Pour la première depuis le début des relevés météorologiques, les thermomètres finistériens s'affolaient eux aussi jusqu'à 40°C à Plouguerneau (29), Sibiril (29) ou Morlaix (29). Dans un contexte de sécheresse importante, les Monts d'Arrée allait être le théâtre d'un désastre.
Un contexte particulièrement tendu
Avant le départ du feu, la station météorologique relevait seulement 0,6 mm du 1er au 18 juillet de cette année. Malgré un mois de juin assez pluvieux, la combinaison "ensoleillement", "chaleurs" et "vent" a asséché la végétation composée principalement de landes, de feuillus et sapinières. Ce lundi 18 juillet, les voyants sont au rouge. La chaleur est accablante sur le site avec 37 à 39°C relevés sur les stations météo aux alentours ( Brest, Sizun, Pleyber-Christ et Brennilis). L'évapotranspiration sera record d'accord du côté de Brest. On relève des chiffres sidérants. Pas moins de 10 mm d'ETP sont constatés par les ingénieurs de Météo-France. Dans ce contexte, le risque d'incendies est "extrême" sur la Bretagne. De nombreux départs de feu sont signalés dans cette journée notamment à Vitré (35) et Corseul (22) pour les plus importants de la journée. On estime durant ce lundi qu'une dizaine de départs de feux plus ou moins importants a été signalé par département.
Les Monts d'Arrée s'embrasent
Au moment où les températures sont les plus élevées sur la région, c'est dans les Monts d'Arrée qu'un départ de feu est signalé. Rapidement, les images de la chapelle du Mont Saint-Michel-de-Brasparts illustrent la gravité de la situation sur le site. La chapelle cernée par les flammes sera sauvée par les pompiers après une lutte acharnée. Le feu continue de s'étendre dans la nuit à cause de vents tournants sur le site. La situation n'est pas maîtrisée malgré le passage d'orages le lendemain matin. Le mélange d'eau et de fumée se fait sentir à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde. Les pompiers poursuivent leur lutte compliquée dans un environnement escarpé et difficile d'accès. Au plus fort du sinistre, 500 personnes sont évacuées notamment les habitants de la commune de Botmeur (29). Le journal le Télégramme communique même sur l'évacuation préventive des employés de la centrale thermique de Brennilis en raison des odeurs fortes de la fumée. Le jeudi matin, la préfecture du Finistère communique sur un bilan définitif. Le feu est fixé et maîtrisé. On dénombre 1725 hectares de paysages partis en fumée, ce qui correspond à la superficie d'une ville comme Lorient. L'origine d'au moins un des deux brasiers est d'origine criminelle. C'est un désastre. Ce feu est le plus conséquent de ce siècle en Bretagne. Comme pour la canicule, il nous montre qu'avec le changement climatique, la Bretagne n'est pas à l'écart de terribles feux. Il faut revenir à 1976 pour trouver la trace d'un évènement aussi conséquent. 5000 hectares avaient brûlé et c'était déjà dans les Monts d'Arrée.
Mathieu Rivrin - Les Monts d'Arrée après le sinistre
Remerciement sans réserves !
Comme la population, toute l'équipe de Météo Bretagne affectée par ce sinistre tient à remercier sans réserves tous les acteurs qui ont participé à lutter pour préserver des vies, pour sauver des habitations, pour la sauvegarde de la nature et celle de notre patrimoine.
En premier lieu, nous remercions les 300 pompiers venus de Bretagne et d'ailleurs. Nous remercions également les gendarmes pour leur logistique essentielle. Nous remercions tous les bénévoles qui sont venus en aide spontanément. Nous accordons également une admiration particulière aux agriculteurs venus prêter main forte. Merci à tous !
